Fonds euros : seront-ils encore pertinents en 2026 ?

Fonds euros

Analyse & pistes pour votre stratégie patrimoniale

Introduction

Les fonds euros constituent depuis longtemps l’un des piliers de l’assurance-vie en France : support à capital garanti, rendement stable, simplicité de gestion. Pourtant, dans un contexte de taux d’intérêt bas puis remontée, de concurrence accrue, d’inflation volatile, leur avenir soulève des questions : seront-ils encore pertinents en 2026 ? Cet article passe en revue les enjeux, les chiffres récents, les tendances à venir et les recommandations pour un épargnant soucieux de son patrimoine.


1. Le bilan macro-économique & les rendements récents

Pour anticiper 2026, il faut d’abord regarder les données récentes.

  • En 2024, le rendement moyen des fonds euros était estimé à environ 2,50 % net de frais de gestion.
  • Pour 2025, les projections convergent vers un taux moyen de l’ordre de 2,5 %, voire légèrement supérieur, porté par la remontée des taux obligataires et la baisse d’attractivité des livrets réglementés.
  • Certains contrats « boostés » ou « nouvelle génération » proposent des rendements supérieurs (3 %+, voire 4 %+) si des conditions sont remplies (part en unités de compte, versement minimum, etc.).
  • Le contexte économique : remontée des taux d’intérêt, mais aussi incertitudes sur l’inflation, sur la croissance, sur la « matière première » que constituent les obligations anciennement émises. Par exemple, beaucoup de fonds euros détiennent des obligations à faible coupon souscrites il y a plusieurs années.

Conclusion provisoire : Le niveau de rendement reste modeste (autour de 2,5 %) en moyenne, avec des écarts selon les contrats. Mais la question de la pertinence ne se réduit pas au rendement : la garantie, la fiscalité, la diversification sont aussi en jeu.


2. Pourquoi la pertinence des fonds euros pourrait être remise en question en 2026

Plusieurs facteurs rendent l’avenir de ce support davantage incertain.

Rendement « modéré » des fonds euros face à l’inflation

Même si les rendements remontent, un taux de 2,5 % dans un contexte d’inflation (disons ~2 % ou plus) ne laisse qu’une marge réelle faible. Le pouvoir d’achat de l’épargne peut être grevé.

Concurrence des autres supports

Les livrets réglementés, les comptes à terme, les unités de compte, les placements non garantis ou semi-garantis se font plus accrocheurs. Certains fonds euros « boostés » obligent à placer une part en unités de compte, ce qui modifie le profil « garanti » du support.

Stock d’obligations à faible coupon et maturité longue

Les fonds euros doivent faire face à des anciennes obligations à taux bas, ce qui pèse sur la performance future. Bien que la remontée des taux permette de nouvelles émissions plus attractives, la vitesse de transition est lente.

Garanties et coûts implicites

La garantie en capital a un coût : pour maintenir cette garantie, l’assureur doit composer avec des contraintes prudentielles, des provisions pour participation aux bénéfices (PPB), etc. Ces leviers peuvent s’affaiblir.

Substance de la diversification patrimoniale

Un support « garanti » c’est bien, mais l’épargnant doit aussi se poser la question : « Est-ce que cela apporte suffisamment, dans mon mix patrimonial, en 2026 ? » Si les rendements restent faibles, l’épargne ne remplit peut-être plus son rôle de moteur de croissance ou d’anticipation de retraite.


3. Pourquoi oui, ils peuvent rester pertinents (et pour qui)

Malgré ces défis, les fonds euros conservent des atouts solides.

Garantie du capital

Pour les épargnants prudents, ceux qui ne veulent pas perdre leur capital (ou peu), ce support reste l’un des rares à offrir un capital garanti.

Liquidité & simplicité

Souvent intégrés dans des contrats d’assurance-vie multisupports, ils sont accessibles, bien connus, et leur fonctionnement est simple.

Diversification « sécurité »

Dans un portefeuille mixte (actions + immobilier + obligations), les fonds euros jouent un rôle d’ancrage, de « zone de calme » dans le mix.

Rendements « corrects » dans ce contexte

Un rendement autour de 2,5 % avec capital garanti peut encore être acceptable dans un contexte de taux bas / incertitude économique. Les meilleures offres peuvent « booster » le rendement sous conditions.

Position patrimoniale & fiscalité

Pour l’enveloppe assurance-vie, le fonds euros permet d’optimiser la fiscalité, la transmission, etc., ce qui reste une dimension importante du conseil patrimonial.


4. Et pour 2026 ? Perspectives & scénarios

En anticipant l’année 2026, voici ce que l’on peut envisager :

Scénario modéré

  • Rendement moyen : ~2,5 % à 3 % pour la majorité des fonds euros.
  • Les fonds « classiques » auront du mal à dépasser durablement 3 % sans conditions.
  • L’épargnant devra accepter un rendement modeste mais avec garantie.

Scénario optimiste

  • Avec l’arrivée progressive d’obligations à meilleur coupon, certains fonds « nouvelle génération » pourraient viser 3,5 % à 4 % (voire plus) si bonifications ou conditions remplis.
  • Le différentiel face aux livrets réglementés ou aux placements ultra-sécurisés pourrait se maintenir.

Scénario prudent

  • Si l’inflation repart à la hausse ou si les taux obligataires baissent, les rendements pourraient stagner voire décliner.
  • Les fonds euros pourraient perdre en attractivité relative, notamment si les frais ne sont pas maîtrisés ou si les conditions de bonus sont peu accessibles.

5. Recommandations pour les clients de Fidelis Invest Immo

Voici quelques conseils que vous pouvez formuler à vos clients via l’article :

  • Ne pas placer 100 % de son épargne dans un unique fonds euros, sauf profil ultra-prudent. Il convient de diversifier (fonds euros + unités de compte + immobilier + etc.).
  • Choisir les bons contrats : privilégier ceux qui disposent de fonds euros « nouvelle génération », avec bonne allocation d’actifs, volontarisme d’investissement, et frais modérés.
  • Vérifier les conditions attachées aux rendements « boostés » : souvent, ils exigent une part minimale en UC, un montant de versement, etc. Bien expliciter ces conditions.
  • Intégrer à la stratégie globale patrimoniale : placement pour long terme, transmission, retraite, logique fiscale. Le rendement doit être mis en regard de ces objectifs.
  • Suivre l’évolution des marchés obligataires et de l’économie : chaque année, le rendement des fonds euros dépend du contexte macro-économique, donc l’épargnant doit rester informé.
  • Communiquer la pertinence relative : expliquer que « pertinence » ne signifie pas « rendement élevé », mais « rôle adapté dans le portefeuille ». Pour certains profils – ceux cherchant la garantie – les fonds euros restent pertinents. Pour d’autres – cherchant croissance élevée – d’autres supports sont nécessaires.

Conclusion

En 2026, les fonds euros ne disparaîtront pas : leur rôle de support sécurisé, simple, garanti, continue d’avoir du sens. Cependant, leur pertinence dépendra fortement du profil de l’épargnant, de ses attentes (rendement vs sécurité), de la qualité du contrat choisi, et de l’évolution du contexte économique.
Pour un épargnant prudent, cherchant à ancrer une partie de son patrimoine dans un produit garanti, le fonds euros restera un outil utile. Mais pour celui qui vise performance, accroissement ou diversification plus dynamique, il faudra le coupler avec d’autres supports.
En un mot : oui, les fonds euros peuvent encore être pertinents en 2026 — mais dans une logique de stratégie globale, pas comme unique placement.

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